Contre quoi luttons nous ?

Projets urbains hors de prix et hors des bourses des fivois.es,  violences policières, arrivée de nouvelles classes sociales souvent peu soucieuses du sort réservé aux habitant.e.s historiques du quartier, chasse aux « incivilités »… Tous ces éléments ont un point commun : faire place nette pour rendre le quartier « acceptable » aux yeux des investisseurs et étendre le territoire d’une métropole aseptisée et formatée pour le profit de quelques un.e.s.

Dans le squelette d’acier de Fives Cail, la création de nouveaux logements, de commerces et restaurants haut de gamme, d’une piscine olympique… sont autant de projets déconnectés du quartier, sortis de la tête d’une municipalité qui impose à tous sa vision de la ville. C’est toute une vie de quartier bien ancrée qui risque de s’effondrer : hausse des loyers, disparitions des petits commerçants, augmentation de la pollution et de la circulation aux heures de pointes…

Ces derniers temps, les patrouilles de police semblent avoir poussé comme des champignons. Mais pour protéger qui ? L’augmentation des contrôles et la présence accrue des forces de l’ordre ne fait que renforcer la sensation de « flicage » des habitant.e.s sans augmenter le sentiment de sécurité.Créer des lieux fermés comme le projet de « Fives Cail la métamorphose », permettrait soit-disant d’augmenter la mixité sociale. Dans les faits, ce projet mis en place sans consultation ni participation des habitant.e.s répond à des logiques commerciales, laissant de côté l’aspect social et démocratique. La mise en place à l’été 2018 de « La Friche Gourmande » (expérimentation de la future exploitation commerciale du site) en est un exemple frappant : contrôle de sécurité à l’entrée et classes moyennes et supérieures enfermées entre les grands murs de l’enceinte pour que personne ne puisse venir « gâcher la fête ».

Pour en revenir aux violences policières, la mort tragique de plusieurs jeunes habitants du quartier suite à des altercations avec les forces de l’ordre a particulièrement indigné les fivois.es : Selom et Matisse en décembre 2017, Brahim en décembre 2018. Sans compter les trop nombreuses histoires de violences physiques, verbales ou psychologiques qui circulent régulièrement dans le quartier.
Parce que nous voulons proposer autre chose que ce que le pouvoir nous impose, parce que nous voulons croire que la gentrification n’est pas une fatalité.

Parce que la ville est à nous!